Le meurtre brutal de Maryam Muhammad a secoué la Jordanie

L'auteur du crime contre Maryam avait disparu
L'auteur du crime contre Maryam avait disparu

Une jeune femme syrienne vivant en Jordanie a été retrouvée morte dans la rue. Maryam Muhammad Hamdo, 27 ans, a été assassinée par un jeune homme qui n'a pas supporté qu'elle ait osé refuser de l'épouser. Poussé par la honte d'un tel refus et son incapacité à supporter l'échec, doublé d'un profond mépris pour la vie des femmes, l'homme de 34 ans dont on n'a pas, pour le moment, révélé l'identité, est activement recherché par la police jordanienne.

Le corps de Maryam a été retrouvé par la police près d'un arrêt de bus dans le quartier d'Achrafieh, au centre de la capitale, Amman. Le procureur et un médecin légiste ont été dépêchés sur place puis le corps a été transféré au Centre national de médecine légale pour pouvoir pratiquer une analyse plus complète du corps. L'autopsie a révélé que Maryam avait été poignardée à mort 15 fois. Les coups de couteau étaient répartis dans la poitrine, le dos, l'épaule et le cou.

Le meurtre de Maryam a ébranlé la population et suscité des réactions de dégoût et d'indignations sur les sites de réseaux sociaux. Des militants des droits des femmes demandent que la justice soit rendue et qu'il soit infligé la plus sévère des peines à son agresseur.

Maryam avait été menacée

Les premiers éléments de l'enquête révèlent que le père de Maryam avait porté plainte auprès de la police afin de protéger sa fille, bien avant qu'elle ne soit tuée. Cela confirme le fait que Maryam avait déjà été menacée.

Le porte-parole de la Direction de la sécurité publique vient également de confirmer que le tueur présumé avait été identifié. L'auteur avait disparu après avoir commis le crime, cependant, les enquêteurs seraient à présent en mesure de procéder à son arrestation très prochainement. L’arrestation du jeune homme permettra d'obtenir plus de détails sur le crime et ses motivations. Si sa culpabilité venait à être établie, de nombreuses personnes de la société civile souhaitent que son procès soit médiatisé et sa peine exemplaire afin de dissuader d'autres jeunes hommes de manifester leurs frustrations par de tels actes criminels.

L'augmentation des violences subies par les femmes

Le meurtre de Maryam est peut-être celui de trop pour la société jordanienne. Les cas de violence domestique contre les femmes ont augmenté en Jordanie pendant la pandémie de covid-19, et cette situation devient insupportable. Le Département de la protection de la famille a annoncé une augmentation de 33% des cas de violence domestique au cours des mois de confinement, par rapport à la même période en 2019. La population dans son ensemble semble à présent prête à ce que des actions concrètes soient engagées pour lutter contre le fléau des violences faites aux femmes.

Une autre jeune femme victime de violences domestiques

En juin 2021, l’histoire d'une jeune Jordanienne de 17 ans, Maïs Al-Rabea, avait déjà fait vivement réagir sur les réseaux sociaux.

Le calvaire vécu par Maïs fut atroce. Maïs a elle-même révélé ce qu'elle a dû endurer: des harcèlements aggravés et des tortures dont l'auteur n'est autre que son frère aîné.

Maïs vivait alors en Arabie saoudite avec toute sa famille. Sans en révéler les raisons, la jeune fille a été victime de violences, de coups et d'insultes dans la maison familiale par son frère aîné, principalement. On imagine toutefois que ce dernier avait le soutien du reste de la famille... Son frère l'a forcée à retourner en Jordanie. Elle y subira alors un nouveau supplice: insultes, tortures, harcèlements et même agressions sexuelles de la part de son frère aîné. Le Département de la protection de la famille de Jordanie vient de confirmer les affirmations de la jeune fille.

Même si ces actes violents ou meurtriers restent rares, ils sont le témoignage extrême d'un manque de respect et de considération malheureusement répandus envers les femmes et les jeunes filles en particulier. Comme nous le rappelions dans un article précédent, l'une des causes de ces actes violents est à imputer à l'éducation des enfants dont les mères sont les principales responsables qui favorisent trop les garçons et rabaissent les filles. Espérons que les générations à venir ne répéterons pas ces erreurs et qu'avec le temps, la condition des femmes puisse s'améliorer.

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Mis en ligne : Lundi 13 Décembre 2021
 
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