Une femme médecin égyptienne meurt après avoir été jetée du balcon!

Femme qui manifeste
Femme qui manifeste

Par Chris Pleasance pour MailOnline.

Une femme médecin a été battue à mort et jetée de son appartement en Égypte. Il s’agit d’un soi-disant crime d’honneur pour la punir d’avoir invité un collègue masculin à entrer dans son appartement.

Encore et toujours, si les mœurs du pays sont particulièrement intransigeantes au regard de cette situation, pourquoi les hommes ne sont-ils jamais remis en cause ? Si un homme est invité par une femme dans un lieu privé, il sait tout autant que la femme que les mœurs réprouvent une telle situation. Il suffit alors qu’il soit accompagné d’une autre personne pour qu’aucune honte ni châtiment ne soit exécuté par les fous qui passent à l’acte. La femme est seule fautive, il est urgent que cela change !

La femme de 34 ans, qui n’a pas été publiquement identifiée, a fait une chute du balcon de son appartement au Caire il y a deux semaines, ont rapporté les médias locaux.

Trois hommes – son propriétaire, son portier et son voisin – ont été arrêtés au cours d’une enquête sur sa mort.

Le trio est accusé d’être entré par effraction dans l’appartement et de l’avoir battue parce qu’elle avait passé du temps seule avec un collègue masculin.

Les mœurs strictes en Égypte interdisent à une femme d’être seule avec un homme avec lequel elle n’a pas de lien de parenté, bien que la loi ne l’interdise pas expressément. De plus une honte profonde s’abat sur la femme fautive.

Les hommes n’ont pas encore été inculpés, selon The New Arab, car la police continue d’enquêter sur l’affaire.

Les rapports sur l’agression varient, certains affirmant que la femme a été poussée du 6ème étage, tandis que d’autres disent qu’elle est tombée parce qu’elle voulait mettre fin à ses jours volontairement.

Le propriétaire aurait nié tous les actes répréhensibles qui lui sont reprochés, affirmant que la femme s’était suicidée lors d’une 'crise psychologique'.

Les militantes des droits des femmes ont demandé à ce que les hommes soient punis et elles condamnent, en outre, la discrimination sans fin contre les femmes en Égypte.

Le meurtre survient quelques semaines à peine après que les politiciens égyptiens aient présenté une série de nouvelles lois qui restreindraient les droits des femmes, provoquant l’indignation des militantes.

Les lois proposées – des amendements à la loi sur le statut personnel du pays – ont pour but de restreindre en quelque sorte l’autonomie des femmes ! La femme qui souhaite se marier, même si elle est majeure, devra non seulement obtenir l’approbation d’un tuteur, à savoir un parent masculin mais être assistée d’un tuteur,  pour signer un contrat de mariage pour que le mariage soit considéré comme légal…

Les hommes auraient également la possibilité d’annuler un mariage sans consulter leur femme et auraient la priorité sur les femmes en ce qui concerne la garde des enfants en cas de divorce.

Les hommes égyptiens auraient le droit exclusif d’enregistrer la naissance d’un enfant, d’obtenir des documents d’identité pour eux et de choisir leur éducation.

La loi donnerait également aux hommes le pouvoir d’empêcher les femmes de voyager sans leur permission, même pour le travail.

Les militants ont condamné le projet de loi qui, selon eux, ramène le pays '200 ans  en arrière'.

Les chiffres de l’ONU compilés en 2013 ont révélé que 99% des femmes en Égypte avaient subi une forme de harcèlement sexuel, tandis que près de la moitié avaient subi des violences domestiques.

Les lois égyptiennes ne criminalisent pas explicitement la violence domestique ou le viol marital, ce qui signifie que les femmes qui signalent de tels crimes sont souvent ignorées, ajoute le rapport.

Les services de soutien aux victimes sont presque inexistants, ont déclaré les enquêteurs de l’ONU, tandis que les lois sur le divorce 'discriminatoires' empêchent souvent les femmes d’échapper à des relations abusives.

Dans un monde qui expie ses fautes en se défoulant sur les Arabes et leurs sociétés, ces situations arriérées ne font qu’aggraver les choses. Il est plus que temps que les sociétés des pays arabes réagissent et condamnent ces situations intolérables.

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Mis en ligne : Mercredi 24 Mars 2021
 
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