Kunwal Safdar, créatrice d'une entreprise de livraison de nourriture

Kunwal Safdar dans sa cuisine
Kunwal Safdar dans sa cuisine

Kunwal Safdar est chef cuisinier et créatrice de l'entreprise Moreish By K, une entreprise de livraison de plats cuisinés et d'événementiel basée à Dubaï. Kunwal explique que c'est la pandémie de Covid-19 qui l'a poussée à créer son entreprise. Elle a déménagé aux Émirats arabes unis en 1992 avec sa famille à l'âge de neuf ans. Kunwal a décidé de devenir indépendante en travaillant à son compte lorsque l'entreprise pour laquelle elle travaillait a fermé l'année dernière. Le principal investisseur dans l'entreprise qui l'employait est décédé.

Ayant commencé sa carrière dans la vente, elle a ensuite suivi une formation de chef cuisinier. Kunwal a étendu son activité à une série d'expériences de "diners pop-up" sur mesure dans des décors pittoresques. Elle s’est récemment mariée et s'occupe de l'éducation de ses deux beaux-enfants, les enfants de son mari.

Comment votre éducation a-t-elle façonné votre rapport avec l'argent?

Je suis née à Londres dans une famille de gens d'affaires anglo-asiatique ayant investi dans l'édition et la propriété immobilière. Les investissements et la prise de risque faisaient partie des conversations habituelles à table et ce sens des affaires m’a été transmis, je pense, quand j'étais jeune.

A quel âge avez-vous commencé à travailler?

Mes premiers jobs ont consisté dans des stages d'été à Londres, lorsque j’étais âgée entre 15 et 17 ans. J'étais au salaire minimum mais j'adorais le sentiment de liberté financière. Mon premier vrai travail a été de vendre des espaces publicitaires à l'âge de 18 ans et j'ai gagné 4500 Dh soit environ 1100€.

Comment avez-vous dépensé votre premier salaire?

Quand j'ai reçu un gros chèque à l'âge de 21 ans, je suis sortie et j'ai acheté une voiture de luxe. J'ai appris à utiliser mon argent de façon plus intelligente depuis mes 21 ans, mais j’aurais pu tout de même acheter une voiture plus pratique à cette époque.

Qu'est-ce qui vous a poussé à créer une entreprise?

Moreish By K a été lancé un soir pendant le confinement de l'année dernière. L'entreprise pour laquelle je travaillais fermait son bureau au Moyen-Orient et cela m'a fait repenser mon attitude envers le monde de l'entreprise.

J'ai réalisé que la meilleure voie à suivre était de faire quelque chose que j'aimais et de créer une entreprise que je pourrais modeler. Je me suis sentie obligée de commencer quelque chose qui m'était familier et personnel - alors j'ai commencé à cuisiner dans ma cuisine et à livrer des repas et des soupes aux personnes qui étaient sur mon Instagram.

Avec combien d'argent avez-vous démarré l'entreprise?

Moreish by K a commencé avec 500 Dh (dirhams émiriens), qui ont été utilisés pour les frais d’emballage, une image de marque de base et des ingrédients.

Comment le coronavirus a-t-il affecté votre entreprise?

Le coronavirus était, d'une certaine manière, la meilleure chose pour mon travail, aussi horrible que cela puisse paraître, et je suis désolée de le dire. L'activité de livraison de plats cuisinés a prospéré car de nombreuses personnes étaient à la maison et, même jusqu'à présent, sont encore un peu sceptiques à l'idée de sortir, ce qui permet une marge de croissance à des entreprises comme la mienne.

Quels défis avez-vous relevé?

L'entreprise est devenue célèbre à travers les témoignages positifs de nos clients, mais mes plus grands défis concernaient et concernent toujours la logistique – livrer des repas aux gens sans endommager les plats, faire fonctionner les fourneaux dans des laps de temps courts, commander les ingrédients et les produits à temps, ainsi que prévoir les ventes.
Pendant le confinement, je ne pouvais commander que des quantités limitées dans les supermarchés de ma région, je devais donc faire mes achats dans 12 endroits différents chaque jour – c'était un cauchemar.

La cuisine était la partie amusante de mon travail, mais comme les chauffeurs à temps partiel ne livraient pas la nourriture de la façon dont je voulais qu'elle soit traitée, j'ai commencé à faire mes propres livraisons. Certains jours, je livrais personnellement plus de 30 colis dans toute la ville après une journée de cuisine et d'emballage de nourriture.

Où vous voyez-vous dans cinq ans?

J'espère que mon entreprise sera bien développée, autonome et toujours axée sur la vente au détail, avec diverses sources de revenus cohérentes représentant un vaste portefeuille de marques liées au style de vie et à l'alimentation.

Quel est votre moonshot (plan en français) financier?

Dans huit ans, j'aimerais vendre mon entreprise à un conglomérat multinational tout en conservant un rôle créatif pendant la phase de transition, puis en le transformant en un pourcentage du capital et un rôle de conseil.

Que ressentez-vous par rapport à l'argent?

Mes émotions ont changé au fil du temps. Quand j'ai commencé à travailler très jeune, l'argent m'a donné un sentiment de légitimité forte. Cela s'est transformé en un état d'esprit tissé d'optimisme, d'ambition et d'un sentiment de stabilité. Je comprends très bien que cela change au fur et à mesure que je traverse les hauts et les bas de la vie.

Où et quand avez-vous acheté votre première maison?

J'ai acheté ma première propriété au Royaume-Uni quand j'avais 21 ans. Ma mère et ma grand-mère m'ont aidé à payer la caution et après cela, elles m'ont aidée pour l'hypothèque. Le loyer payé pour l'hypothèque et cette première propriété ont pris de la valeur...

J'ai eu la chance d'avoir un bon locataire constant durant plus de 15 ans.

Où possédez-vous une propriété maintenant?

Ma famille et mon portefeuille immobilier se trouvent à Dubaï et dans diverses régions du Royaume-Uni, principalement à Londres.

Qui a été votre plus grande inspiration financière?

Vu mon histoire familiale, mon inspiration a toujours été d'avoir un vaste portefeuille immobilier. J'ai maintenant identifié les propriétés que je veux posséder au cours des deux prochaines décennies de ma vie.

Ma grand-mère a été une inspiration financière majeure. Lorsqu'elle est décédée, ce n'est qu'à ce moment-là qu’on a réalisé, tous, qu'elle avait aidé financièrement de nombreuses personnes qui ont ensuite fait quelque chose de leur vie grâce à l'éducation, au micro-financement de leurs entreprises, au remboursement de leurs dettes ou en aidant leurs enfants dans les préparatifs du mariage.

J'aimerais moi aussi avoir le luxe d'aider les gens autour de moi, de redonner un peu de ce que j’ai reçu afin de construire la prochaine génération que nous laissons derrière nous.

Kunwal Safdar avec une amie
Kunwal Safdar avec une amie

Quand avez-vous décidé de vous lancer en affaires?

L'entreprise pour laquelle je travaillais a perdu un investisseur et partenaire important. Ils me devaient beaucoup d'argent et cela m'a fait me sentir un peu impuissante. La situation économique de l'époque n'a pas aidé l'industrie dans laquelle j'étais et je me suis retrouvée désespérée à cause d’un coup de malchance.

Mon instinct de prendre de meilleures décisions pour moi-même et de mieux me protéger s'est déclenché après ce coup dur et j'ai eu l'idée d'être indépendante du monde de l'entreprise en travaillant à mon compte.

Êtes-vous une fille dépensière ou une épargnante?

J'ai dépensé la majeure partie de ma vie mais, au cours des dernières années, je suis devenue une épargnante.

Dans quoi investissez-vous?

La propriété avant tout. Les familles de ma mère et de mon père ont la propriété dans le sang depuis des générations.

Deuxièmement, j’achète des actions, et troisièmement, au sens le plus traditionnel, j’achète de l'or.

Quels sont vos meilleurs achats?

Le meilleur argent que je n’aie jamais dépensé est dans les vacances et pour passer du temps avec mes proches. Je chéris aussi l'éducation de deux frères et sœurs en Syrie.

Quel a été votre meilleur investissement?

M'améliorer pédagogiquement grâce à des cours sur mesure pour moi.

Quel a été votre pire investissement ?

Un fonds commun de placement et un investissement immobilier juste avant que le marché ne s'effondre.

Avez-vous recours aux conseils d’un financier ?

Je compte sur les conseils d'amis et d'amis de la famille.

Quelle voiture conduisez-vous?

Je conduis une Porsche Cayenne.

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Mis en ligne : Mardi 26 Octobre 2021
 
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