Maquillage à l'égyptienne

Maquillage au khol égyptien
Maquillage au khol égyptien

A l'époque des Pharaons, tous les Egyptiens se maquillaient. Pas seulement les femmes ou les reines d'Egypte. Les hommes et les enfants, qu'ils fussent paysans ou pharaons, se maquillaient avec un art rarement égalé pour l'époque.

Les produits de synthèse

A l'époque de l'Ancienne Egypte, le maquillage était autant un produit de soin censé préserver les yeux du soleil ardent, du vent sablonneux et des conjonctivites, qu'un moyen de se faire beau ou belle, c'est pour cela qu'hommes et femmes se maquillaient les yeux! Les analyses révèlent en effet la présence dans les fards de fines poudres blanches issues de résidus de plomb n'existant pas à l'état naturel (laurionite et phosgénite), ajoutées pour leurs vertus thérapeutiques. Des papyrus médicaux conseillaient d'ailleurs leur usage en cas d'infection des yeux. S'il est vrai que le plomb absorbe les rayons X et gamma, des rayons solaires très dangereux, toutefois, il est potentiellement toxique. La galène qui sert à fabriquer le khôl égyptien contient des résidus de plomb qui présentent un risque pour la santé s'ils sont ingérés.

Poudre khôl
Poudre khôl

Les cosmétologues égyptiens connaissaient donc la technique des produits de synthèse, des produits proches de ceux que nous utilisons aujourd'hui. Ce fait est en outre confirmé par Pline l'Ancien, un écrivain latin qui a rédigé une compilation des connaissances médicales des peuples antiques. Fait étonnant, les pourcentages de corps gras entrant dans la composition des fards étaient les mêmes que ceux utilisés par la cosmétologie moderne! De plus, les poudres étaient mélangées à un onguent qui permettait de les faire adhérer à la peau.

Les Egyptiens savaient également élaborer des textures différentes, poudre légère ou fard compact, en dosant les matières grasses. En broyant plus ou moins finement certains de leurs composants, ils pouvaient fabriquer des poudres brillantes ou au contraire, matifiantes. Comme quoi, les techniques utilisées pour fabriquer des poudres cosmétiques ne datent pas d'hier!

Coiffure egyptienne femme
Coiffure egyptienne femme

Les modes et les types de fards

Comme aujourd'hui, le maquillage suivait la mode. Les coutumes jouaient un rôle important dans l'art du maquillage et contrairement à ce que l'on pourrait croire, les Egyptiens ne se maquillaient pas tellement avec des couleurs vives. Ils se fardaient rarement les paupières ou alors avec du jaune clair. La poudre de malachite a d’abord été utilisée avant d’être remplacée par le khôl.

Dans l'Ancien Empire (2600 à 2200 avant notre ère), les yeux étaient ornés d'un épais trait vert ou d'un trait noir allongé vers la tempe. Plus tard, à l'époque de Toutankhamon, de Ramsès et de la reine Hatshepsout, le trait autour de l’œil était fin et prolongé par un large bandeau parallèle à la ligne des sourcils.

Pharaon égyptien avec des yeux maquillés au khôl
Pharaon égyptien avec des yeux maquillés au khôl

Les deux types de fards les plus utilisés par les Egyptiens étaient:
-  Le "oudjou", un très beau fard fabriqué avec un minerai vert, la malachite (prononcez malakite) issu du Sinaï. La montagne du Sinaï et ses mines étaient sous la protection spirituelle d'Hathor, déesse de la beauté que l'on surnommait "La dame de Malachite". De nos jours, la malachite est surtout utilisée dans la confection de bijoux et d'objets décoratifs de luxe.
-  Le "mesdemet", un khôl fabriqué avec du sulfure d'antimoine (bleu) ou de galène (noir) (à base de sulfure de plomb). La galène se trouvait autour d'Aswan et sur les côtes de la mer Rouge. La légende dit aussi qu'elle faisait partie des matériaux rapportés lors d'un voyage par la reine Hatshepsout qui les avaient reçus en cadeau de tribus asiatiques.

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Mis en ligne : Mercredi 15 Juillet 2020
 
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