Déroulement de la cérémonie funéraire et du deuil des Juifs

Rabbin qui interprète la Loi d'après le Shulchan Aruch
Rabbin qui interprète la Loi d'après le Shulchan Aruch

Dans la religion juive, le passage du défunt dans l’au-delà est très codifié.

Constitution de la Hevra Kaddisha

Toute mort (intervenant dans la communauté) est signalée à un rabbin qui va constituer ou consulter la Hevra Kaddisha, une sainte assemblée, composée d’hommes et de femmes destinés à accompagner les endeuillés et à préparer l’inhumation.

La mise en bière dans les plus brefs délais

Les obsèques doivent être organisées dans les plus brefs délais, généralement le jour-même.

Le corps d’un homme saint, en particulier, est convoité par les démons, c’est pourquoi les Juifs auront à cœur de l’inhumer très rapidement: avant le coucher du soleil, lorsque cela est possible, naturellement. Le jour du Sabbat, il n'est pas possible d'inhumer les morts.

Les règles à observer par les endeuillés

Les endeuillés (ou Aveilim) sont uniquement le père, la mère, les frères et soeurs, les enfants et le conjoint du défunt. Afin de ne pas les laisser sombrer dans la solitude morbide, les proches les soutiennent et leur adressent leurs condoléances.

Les endeuillés doivent respecter de nombreuses obligations pieuses comme se couper les cheveux, les ongles, la barbe, se baigner, saluer les gens, étudier la Thora. Aussi, la prière pour le défunt est un devoir pour le croyant. Les endeuillés vont également vivre plusieurs périodes codifiées dont la première est celle du deuil intense, pendant un ou deux jours (Aninut). La période totale du deuil s'étend jusqu'à 12 mois à compter de l'enterrement.

Généralement, après l'annonce de la mort d'un proche, les endeuillés procèdent à la qériâ: un rituel qui consiste à déchirer une chemise sur 10 cm et qui représente le signe distinctif des endeuillés. Les endeuillés juifs ne portent pas de vêtements noirs, par exemple, pour signifier leur deuil.

Les proches apportent du réconfort mais permettent aussi aux endeuillés de pouvoir respecter les commandements religieux: par exemple un endeuillé ne doit pas manger de la viande ou boire du vin sauf le Chabbat et le jour de Yom Tov (fête juive). L'endeuillé ne doit pas manger sa propre nourriture, dans sa maison. Ce sont donc les proches qui vont se charger de préparer les repas des endeuillés. Ce repas appelé la séôuda, se compose soit d’œufs durs, soit de lentilles ou d'olives. Ces aliments ronds n’ont pas de bouche, pas d’ouverture, sont symboliques de la nature cyclique et éternelle de la vie et représentent les endeuillés encore en état de choc, qui n’ont pas de mots pour décrire leur peine et leur chagrin.

Le corps du défunt est sacré

Le Talmoud considère que, puisque le corps servait d’enveloppe pour l’âme, tel l’écrin d’un objet sacré, le corps lui-même doit être considéré comme sacré. Ainsi, la religion juive n’admet pas la crémation puisqu’un croyant retourne à l’état naturel, à la création grâce à l’inhumation.

La crémation est considérée comme une destruction du corps par la main de l’homme, elle n'est donc pas considérée comme une pratique licite. Toutefois la communauté juive libérale, qui fait sa propre interprétation des lois religieuses, accepte la crémation.

Il faut aussi savoir qu’il y a dans le corps humain, un tout petit os qui résiste à toute crémation, ce qui est symboliquement fort: pour certains, c’est une raison de plus, qui les pousse à choisir l’inhumation suivie de la cérémonie religieuse.

La toilette mortuaire juive

Tout enterrement est précédé d’une toilette du mort, la Réitsa. Quand cela est possible, il faut prendre de la terre sainte et la déposer sur les yeux et la tête du défunt, c’est pour lui permettre de se purifier aux yeux de Dieu ; seul le rabbin peut le faire cependant, puisque pour les proches endeuillés, voir le corps avant l’enterrement est interdit.

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Mis en ligne : Mardi 29 Mars 2022
 
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