Le PDG d'une entreprise de pirates informatiques démissionne

NSO logiciel espion israélien
NSO logiciel espion israélien

Isaac Benbenisti s'apprêtait à devenir le prochain PDG de la société israélienne de logiciels espions NSO Group. Il a démissionné après que l'entreprise a été mise sur liste noire par le département américain du Commerce, selon un communiqué de l'entreprise.

M. Benbenisti avait rejoint la société en août 2021. Il fut nommé le 31 octobre en remplacement de Shalev Hulio, l'un des fondateurs historiques qui devait assumer les nouvelles fonctions de vice-président et président mondial. Puisque M. Benbenisti quitte l'entreprise, on apprend que M. Hulio restera pour le moment directeur général.

Dans sa lettre de démission, dont des extraits ont été fournis par un porte-parole de l'entreprise, M. Benbenisti a déclaré "à la lumière des circonstances spéciales qui se sont produites, suite aux décisions américaines, ainsi que de mon incapacité à avoir une vraie vision pour NSO, je ne suis pas en mesure d'occuper le poste de PDG de l'entreprise".

Le NSO Group s'est fait connaître du grand public par son logiciel espion, connu sous le nom de Pegasus, qui aurait été déployé par des gouvernements étrangers contre des dissidents, des journalistes, des diplomates et des membres du clergé. Ses clients sont notamment l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, la Hongrie, le Maroc et l'Inde.

NSO a été placé sur une liste noire américaine la semaine dernière par l'administration Biden après que le département américain de Commerce a estimé que le fabricant israélien de logiciels espions allait "à l’encontre de la politique étrangère et des intérêts de la sécurité nationale des États-Unis".

Cette désignation, qui place NSO dans la même liste noire que des pirates informatiques chinois et russes, intervient trois mois après qu'un consortium de journalistes travaillant avec le groupe français à but non lucratif Forbidden Stories a révélé que plusieurs journalistes et militants avaient été piratés par des gouvernements étrangers à l'aide du logiciel espion, y compris les citoyens américains.

Les journalistes ont également révélé que les numéros de portable d'Emmanuel Macron, le président français, et de la quasi-totalité de son cabinet figuraient sur une liste d'individus sélectionnés comme cibles possibles de la surveillance.

La société NSO Group a déclaré que ses logiciels espions étaient utilisés par ses clients, notamment des gouvernements, pour cibler des terroristes et d'autres criminels.

Le consortium de journalistes a déclaré, de son côté, qu’il enquêtait sur de graves allégations d'abus.

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Mis en ligne : Dimanche 14 Novembre 2021
 
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