Chisako, la veuve noire nippone de 74 ans, empoisonneuse au cyanure

Chisako Kakehi
Chisako Kakehi

Les faits graves reprochés à Chisako Kakehi, une Japonaise aujourd'hui âgée de 74 ans, remontent à 2007. C'est le média Asahi News qui relate l'affaire.

Le parcours de la veuve noire

Chisako est devenue tristement célèbre au Japon et pourtant on sait peu de choses sur sa vie personnelle. On apprend qu'elle est née dans la préfecture de Saga, au sud-ouest du Japon et qu'elle a travaillé dans une imprimerie. C'est en 1969 qu'elle a épousé son premier mari, elle avait alors 23 ans. Leur mariage aura duré 25 ans mais la mort de son époux, suite à une maladie, les aura séparés en 1994.

Plus tard, en 2007, elle noue une relation avec Toshiaki Suehiro, âgé de 78 ans. Le 18 décembre 2007, Chisako déjeunait avec Toshiaki et ses enfants. L'homme prenait des compléments alimentaires pour un déficit en fer. Chisako en a profité pour dissimuler une capsule de cyanure parmi ses pilules et le lui a donné lors du repas. Moins de 15 minutes après, Toshiaki s'est évanoui. Lorsque l'ambulance est arrivée, il a repris connaissance mais il était à bout de souffle et comme asphyxié. Chisako a accompagné Toshiaki à l'hôpital, mais étrangement, elle s'est présentée sous le pseudonyme de "Hiraoka", lorsqu'elle a parlé au personnel médical, et par la suite à la famille de Toshiaki, qui n'avait pas eu le temps de la connaître. À l'hôpital, les médecins ont découvert qu'il était sur le point de mourir après avoir souffert d'asphyxie interne. Alors que Toshiaki a réussi à s'en remettre, Chisako aka "Hiraoka" avait, elle, disparu de sa vie...

Masanori Honda était un homme en pleine forme malgré ses 71 ans. Il avait du diabète mais ses médecins s'accordaient à dire que sa maladie s'atténuait avec le temps, son diabète était devenu "léger". Masanori fréquentait souvent les clubs de sport. Mais le malheur a frappé à sa porte lorsqu'il a rencontré Chisako. Mal lui en a pris, il en est tombé amoureux. Le couple a annoncé aux connaissances et amis qu'ils prévoyaient de se marier prochainement. L'entourage de Masanori était étonné. Personne ne savait comment ils s'étaient rencontrés ni depuis combien de temps ils se fréquentaient sans que personne ne soit au courant. On sait que le 9 mars 2012, le couple s'est donné rendez-vous dans un magasin, puis chacun est rentré chez soi, car le couple ne vivait pas sous le même toit. Plus tard vers 17h, M. Honda a perdu connaissance alors qu'il conduisait sa moto qui a entraîné le vieil homme dans un terrible accident. Moins de deux heures plus tard, à l'hôpital, les médecins ont annoncé son décès. En fait, Chisako n'avait pas l'intention de vivre bien longtemps aux côtés de Masanori. Deux mois avant sa mort, dès janvier 2012, elle avait déjà commencé à sortir secrètement avec d'autres hommes via une agence de rencontres.

Minoru Hioki a lutté contre un cancer du poumon, il ne finissait pas de faire des rechutes. Durant ces dernières années, malgré son combat contre la terrible maladie, c'est la solitude qui lui a probablement fait le plus de mal. Mais en juillet 2013, la vie s'améliorait pour lui: son cancer avait été presque entièrement traité par radiothérapie et, de fait, "il était en excellente santé" expliqueront ses proches. Comme une cerise sur le gâteau, l'homme de 75 ans avait rencontré une femme. En août 2013, Hioki s'est épris d'amour pour Chisako, lui écrivant dans un e-mail qu'il voulait qu’ils "restent ensemble pour toujours". Ils étaient proches, mangeaient souvent ensemble et passaient la nuit l'un chez l'autre. Mais comme toute bonne chose a une fin, comme on dit, leur romance idyllique a pris fin le 20 septembre après que le couple ait partagé un dîner au restaurant. Hioki, comme le faisait le deuxième mari de Chisako, prenait souvent des compléments alimentaires sous forme de pilules. Ils venaient juste de finir leur repas quand Hioki perdit connaissance. Au moment où une ambulance est arrivée, il "respirait douloureusement et haletait"... Bien qu'elle savait très bien que Hioki avait des enfants et qu'il avait réussi à se remettre du cancer, elle n’hésita pas, à l'hôpital, à mentir à l'équipe médicale en affirmant qu'il n'avait pas de famille et qu'il souffrait d'un cancer du poumon en phase terminale. Alors que Hioki se trouvait en réanimation, les médecins ont demandé à Chisako ce qu'ils devaient faire de son compagnon et, bien évidemment, ce coeur de pierre leur a demandé d'arrêter les soins et elle a refusé la réanimation. Il est décédé deux heures plus tard.

Chisako a, semble-t-il, pris de plus en plus confiance en ses horribles "talents". Elle a accumulé les relations et forcément.. les victimes. En novembre 2013, deux mois seulement après la mort de Hioki, elle avait déjà épousé sa prochaine cible, Isao Kakehi, dont elle porte encore le nom de famille à ce jour... L’homme lui a fait une confiance aveugle. Dans des échanges d'e-mails et des messages, il a dit à sa nouvelle épouse qu'il voulait "faire de son mieux pour profiter d'une seconde vie brillante et vivre longtemps". Mais quelques semaines seulement après leur mariage, l'homme fraîchement marié a subi un arrêt cardio-respiratoire. Cet incident a eu lieu peu de temps après avoir dîné à la maison avec son épouse. Chisako, comme à sa triste habitude, a appelé une ambulance, qui l'a transporté en urgence à l'hôpital. Malheureusement, Isao est décédé une heure plus tard.

Panneau danger de mort!
Panneau danger de mort!

La mort de trop

La mort de Isao a toutefois éveillé les soupçons de la police nippone. Une enquête policière a été enclenchée et rapidement les inspecteurs ont découvert toutes ses tromperies. Les policiers ont fait analyser les compléments alimentaires de la victime, ainsi que des capsules vides dans l'appartement de Chisako, qui démontrait qu'elle remplissait les pilules de ses victimes à l'avance avec du cyanure qu'elle avait pris soin de réduire en poudre. Les enquêteurs ont déterminé ses motivations: l’argent, bien sûr! Les quatre hommes vivaient dans des villes différentes, occupaient des emplois différents mais ils disposaient tous d'économies et d'actifs considérables. Ceci, combiné à leur âge avancé et à leur statut de célibataire, en faisait des cibles parfaites.

Le premier des quatre empoisonnements sur lequel les enquêteurs se sont penchés, celui de 2007, était motivé par une lourde dette que Chisakoi avait contracté auprès de don compagnon d'alors, M. Toshiaki Suehiro. Elle lui devait la somme rondelette de 48 millions de yens, soit environ 437 000 USD. En le tuant, elle se débarrassait ainsi d’une lourde dette… A la mort de sa quatrième victime, Chisakoi avait accumulé tellement d'argent en tuant ses victimes que les policiers se sont mis à douter de son mobile. Avec tellement d'argent, l'appât du gain ne leur semblait plus être la seule explication. Ils en sont arrivés à la conclusion que Chisakoi prenait plaisir à tuer. Les enquêteurs ont déclaré, lors d'une conférence de presse: "Elle ignorait de manière flagrante la vie humaine pour son propre désir financier".

Mme Chisakoi Kakehi a accumulé environ 500 millions de yens (4,5 millions de dollars) via les captages d'héritages et la revente d'objets de valeur et de divers actifs volés à ses victimes. Chisakoi vient d'être condamnée à mort après 7 années d'enquête et de procès. Elle est de plus soupçonnée d’avoir escroqué et tué au moins 6 autres personnes, mais face à l'insuffisance de preuves, les autorités ont décidé de ne pas l'inculper pour ces autres victimes.

Chisakoi avait échappé aux soupçons jusqu'à l'autopsie de son quatrième mari Isao Kakehi révélant des traces d'empoisonnement au cyanure. Elle croupit à présent dans une prison du Japon et attend, dans le couloir de la mort, le jour de l’exécution de sa sentence.

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Mis en ligne : Dimanche 26 Septembre 2021
 
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