Une Finlandaise a choisi l'Arabie Saoudite pour s'expatrier!

Blue abaya
Blue abaya

Une expatriée finlandaise en Arabie Saoudite ? Avouez que c'est rigolo ! Dans une interview que nous allons vous retranscrire, elle donne son avis d'expatriée dans son pays d'adoption, qui, comme vous le savez, est très souvent dépeint comme archaïque dans les pays occidentaux.

La Finlandaise porte une abaya bleue, et rien qu'en cela elle est originale, dans ce pays où la plupart des femmes portent l'abaya noire. Auprès de Naïma Rashid, une journaliste saoudienne, elle expliquait qu'elle avait choisi de porter une abaya bleue parce que le bleu était et est toujours une nuance à part, fusionnant un esprit de profonde liberté intérieure et une attitude contagieuse positive. 

Elle a d'ailleurs donné déjà plusieurs interviews à quelques magazines qui traitent de la vie en Arabie Saoudite et qui ont voulu avoir son point de vue personnel en tant qu'infirmière expatriée finlandaise.

S'il fallait résumer l'évolution idéale qu'elle souhaite pour ce pays, ce serait de faire en sorte que les femmes saoudiennes ne soient plus sous l'autorité d'un tuteur, qu'il s'agisse d'un fils, d'un mari ou d'un oncle.. Ainsi, elle explique que "même les femmes adultes ont besoin d'un tuteur, elle peuvent avoir donné naissance à leur tuteur ! Les femmes ne sont pas des enfants, mais des êtres humains pleinement capables, au même titre que leurs homologues masculins."

Une abaya bleue ? Pourquoi ?

"L’abaya bleue est à la fois un symbole et une attitude pour une certaine blogueuse nommée Laylah. C’est une posture de respect des traditions locales tout en se démarquant par ses goûts personnels." Elle est originaire du pays de la neige et elle s'est installée dans le pays des sables".

"En lisant son blog, on traverse deux régions également mystérieuses pour beaucoup - la Finlande et l'Arabie Saoudite, et son blog perce le mystère de ces deux pays pour nous offrir une fenêtre sur les deux cultures à travers les yeux de quelqu'un qui les incarne dans une certaine mesure."

"Les glaces scandinaves et les déserts d'Arabie sont des reliefs physiques, mais comme tout environnement, ils deviennent des paysages de l'esprit à un moment donné. Dans Blue Abbaya, le bleu est la couleur du ciel finlandais et l’abbaya est une norme culturelle de l’Arabie saoudite. En son nom et sa nature, le blog est défini par les mondes à la fois riches, opposés mais coexistants, dont l'auteur fait partie, et dont le meilleur et le pire sont les piments de son espace réel et virtuel."

Comment elle a décidé de s'installer en Arabie

Après avoir obtenu son diplôme, elle a choisi d'aller travailler dans un pays qui l'avait toujours fascinée : l'Arabie. Elle tenait à découvrir par elle-même comment c'était là-bas.

Globalement, il n'y a pas de différence de mentalités entre femmes occidentales et femmes saoudiennes: elles sont comme des soeurs selon la jeune finlandaise.

Elles ne sont pas plus malheureuses qu'ailleurs. On a souvent entendu dire que la femme saoudienne avait besoin de l'autorisation de son mari pour travailler. Or; selon la blogueuse finlandaise, "cela dépend de la femme". "Certaines essaient très activement de changer ces choses, exigeant l'égalité des droits en tant que citoyennes. Manal Al-Sherif est l'une de ces femmes remarquables (parmi tant d'autres) qui milite pour que les femmes aient les mêmes droits que les hommes. Ce sont des droits que la religion leur a conférées il y a longtemps, mais ce n'est que récemment que des hommes les leur ont enlevé. D'autre part, il y a des femmes qui sont vraiment heureuses avec la façon dont les choses se passent maintenant, elles voient comme un privilège d'être "prises en charge et protégées" par les hommes de leur famille ou la société."

Ce qui la gêne (mais elle s'y fait !) c’est que les hommes ne lui parlent pas directement et ne la regardent pas dans les yeux. Sa culture lui dit de réagir à cela en le considérant comme une offense et que détourner le regard est un acte irrespectueux. Mais en apprenant davantage sur l'islam, elle a tout à fait compris qu'en réalité, ces hommes essayaient d'être très respectueux envers elle en baissant les yeux.

Elle ajoute : "Les Saoudiennes ont en général plus de temps libre que leurs homologues occidentales, car l'aide domestique est bon marché et facile à trouver ici. En règle générale, elles disposent de plus de temps libre. En outre, elles ont des relations familiales très proches et une aide toujours disponible auprès des membres de la famille. Ce sont des choses que l'argent ne peut pas acheter. En général, les Saoudiennes doivent rarement s'inquiéter de problèmes financiers. La plupart des autres problèmes "quotidiens" pratiques, comme aller aux bureaux du gouvernement, aux banques, aux bureaux de poste, le paiement des factures, le traitement de la paperasse, elles n'ont pas à s'en soucier, les hommes de la famille se chargeront de tout cela pour elles."

Femme arabe conduisant
Femme arabe conduisant

À Riyad, la plupart des femmes saoudiennes portent le niqab (voile facial). De nos jours, les étrangères ne sont pas obligées de se couvrir les cheveux, mais c’est une bonne idée de porter un foulard. Au début, elle avait surtout peur de porter l’abaya de façon incorrecte, de montrer trop de peau. Elle avait peur d'offenser quelqu'un par accident en faisant quelque chose de "culturellement mauvais" en public et elle s'inquiétait, en outre de ne pas pouvoir communiquer avec les patients. Elle a finalement appris l’arabe au travail, c’était donc une peur facile à surmonter.

L'expérience est donc positive : Les gens ont été incroyablement accueillants. Elle n'avait même jamais rêvé de découvrir et d’explorer autant de lieux fascinants. Il existe des centaines de lieux divers auxquels des expatriés comme la blogueuse finlandaise résidant actuellement en Arabie Saoudite ont la chance d’avoir accès. Elle s'étonne même que le désert puisse être aussi intéressant et beau !

Elle conclue qu'il n'est pas si difficile de vivre en Arabie Saoudite - même pour une Scandinave - du moment où on respecte la mentalité dans ce pays.

Il y a encore des combats pour les libertés à mener mais toutes les femmes saoudiennes ne sont pas des femmes malheureuses.

Certaines personnes sont contre le système du mahram, certains pensent qu’il devrait être changé ou assoupli un peu, d’autres pensent que c’est bien comme ça.

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Mis en ligne : Vendredi 6 Décembre 2019
 
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