La réforme de la Moudawana, une révolution !

Femmes marocaines rurales
Femmes marocaines rurales

Le nouveau code marocain de la famille apporte d'importantes améliorations en faveur du statut personnel des femmes marocaines. Le 10 octobre 2003 en effet, le roi Mohammed VI a été à l'origine d'une véritable révolution en proposant une réforme du code du statut personnel de la femme.

Ce code, datant de 1957, maintenait la femme dans l'inégalité totale par rapport à l'homme. Au début des années 90, des féministes marocaines avaient certes commencé à se mobiliser pour demander sa modification mais sans succès jusqu'alors. Aujourd'hui, les associations féministes se réjouissent et les partis politiques saluent une réforme moderne.

Même les islamistes, longtemps opposés à toute réforme du statut personnel de la femme, se sont placés aux côtés du roi et l'ont félicité pour son "interprétation intéressante du Coran". Le roi du Maroc s'est en effet appuyé sur le texte sacré de l'islam pour mettre la Moudawana à la page. Une façon de rassurer ceux qui craignaient que la réforme soit contraire à l'islam.

Quant aux femmes, elles voient dans cette réforme l'espoir immense d'une plus grande considération de leurs droits, certaines femmes marocaines pensent même que leur vie va en être bouleversée ! Enfin, deux Marocains sur trois étaient déjà favorables aux propositions du roi, selon un sondage du quotidien marocain l'Economiste avant l'entrée en vigueur, le 5 février 2004 du nouveau code de la famille.

L'entrée en vigueur du nouveau code de la famille a nécessité le déploiement de moyens judiciaires importants

Le 17 janvier 2004, la réforme a été adoptée par la première chambre du Parlement marocain à l'unanimité. Les amendements ont été peu nombreux, certainement à cause du fait que le roi lui-même était à l'origine du texte. Le texte est donc entré en vigueur le 5 février mais il aura fallu attendre le 1er avril pour que le système soit mis en place, concrètement.

Le ministère de la Justice a mis les bouchées doubles à la fois pour l'élaboration des textes (guide pour les juges, brochures pour les citoyens...), la formation des juges et la mise à la disposition des tribunaux des moyens nécessaires pour l'ouverture des juridictions de famille (tribunaux indépendants avec des juges spécialisés).

Le nouveau défi des femmes marocaines

Les femmes, en acceptant parfois leur soumission et en l'inculquant à leurs filles, ont intégré le principe de l'inégalité entre les sexes comme une chose naturelle. Or il va s'agir pour les associations féministes, de travailler à changer les mentalités en organisant des rencontres et des conférences dans tout le Maroc.

Les points importants de la réforme

L'égalité

La famille est placée sous la responsabilité des deux conjoints (et non plus sous celle du mari seulement)

La femme n'est plus sous la tutelle d'un membre de la famille masculin

Élévation de l'âge légal du mariage de 15 ans à 18 ans.

Le divorce

Renforcement du droit de l'épouse à demander le divorce.
La répudiation est désormais soumise à l'autorisation préalable du tribunal.

La polygamie

Elle est désormais soumise à l'autorisation des juges et à des conditions strictes.

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Mis en ligne : Jeudi 17 Mars 2005
 
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