Déportés algériens durant la Colonisation

Algérie pendant la colonisation
Algérie pendant la colonisation

Lorsqu'on pense à la colonisation, on se représente une violence, celle qui, initialement, correspond à la prise des territoires.

Il ne faut pourtant pas oublier que durant le temps de l'occupation des territoires par des colons, c'est une oppression, une souffrance voire une condition d'esclavage qui est ressentie par les populations autochtones.

Quand on évoque l'esclavage, on se réfère immédiatement à la traite négrière, mais la plupart des colonisations ont entrainé l'esclavage des peuples soumis.

Les élites françaises expliquent de nos jours à leur peuple qu'il faut faire amende honorable avec les populations noires, puisque la France était une nation qui a pratiqué la traite des noirs.

Il n'est toutefois toujours rien dit au sujet de la colonisation des pays arabes par la France, en particulier l'Algérie ou encore du sort que la France réservait aux individus qu'elle souhaitait faire taire.

La France a envoyé dans des bagnes très lointains de très nombreuses personnes. Saviez-vous que dès 1850 et jusqu'en 1953, la France envoyait les personnes qui la gênaient dans ses plans en Guyane et en Nouvelle-Calédonie? Les prisons étaient bondées sur le sol français au 19ème siècle, alors il a été décidé d'utiliser certains territoires colonisés par la France comme nouvelle destination pour les bagnards.

Les principales victimes des élites françaises, celles-là mêmes qui décidaient le transport dans ces bagnes à l'autre bout du monde, étaient principalement Françaises et dans une moindre mesure, mais non négligeable, des Arabes. Plus de 100 000 Algériens, dont plusieurs milliers ont ainsi été transportées par la mer, pour être enfermées et réduites au bagne. Beaucoup ont péri durant les traversées, les conditions de transport étaient exécrables. Le peuple français a toujours été la première victime de ses élites dirigeantes, même de nos jours...

Lors de colonisation française de l'Algérie, toute personne condamnée par la justice et tout opposant politique fut ainsi envoyé à l'autre bout de la planète, en Amérique du Sud (Guyane) ou en Nouvelle-Calédonie (au nord-est de l'Australie).

Ouverture d'archive et travaux de recensement

Concernant les déportés Algériens en Nouvelle-Calédonie, c'est grâce à une liste publiée par la mairie de la commune de Bourail que les travaux ont pu être réalisés. Cette liste avait été établie par Louis-José Barbançon et dénombre 2106 condamnés arabes en grande majorité d’origine algérienne (1981 sur 2106, soit 94%).

Dès lors, un grand nombre de bénévoles organisés en collectif ont travaillé pendant plus de 25 ans pour recenser le nom de chaque personne déportée.

Les archives ont fait l'objet d'un recensement méticuleux afin de permettre aux familles et aux descendants de mieux comprendre le sort que leur parent a dû subir.

En Nouvelle-Calédonie, les Algériens côtoieront les déportés français!

On apprend aussi grâce à ce long travail minutieux que les Arabes ont été rejoints par de très nombreux Français suite aux insurrections de la Commune de Paris.

En Nouvelle-Calédonie, les Algériens côtoieront les déportés français condamnés suite aux événements de la Commune de Paris et qui seront leurs compagnons d’infortune pendant de longues années.

Il naîtra de cette cohabitation une fraternisation durable

Sitôt libérés, quelques-uns de ces ex-déportés français prendront leur défense afin de leur faire profiter des mêmes lois d’amnistie qui leur ont permis de recouvrer leur liberté. Bon à savoir: Des Françaises ont épousé des Arabes et ont eu une descendance.

Les plus connus sont Louise Michel, une des grandes figures des événements de la Commune de Paris et le célèbre journaliste et homme politique Henri Rochefort.

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Mis en ligne : Samedi 26 Septembre 2020
 
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