Accord de paix entre le gouvernement et les séparatistes au Yémen

Yémen, carte de France Culture
Yémen, carte de France Culture

Le gouvernement yéménite reconnu par l'ONU a signé un accord de partage du pouvoir, sous l'égide de l'Arabie saoudite, avec des séparatistes du sud du Yémen après des mois de combats dans la région.

L’accord vise à créer un nouveau gouvernement cohésif capable de défier les forces houthies soutenues par l’Iran qui contrôlent la capitale, Sanaa, et le nord. Les Houthies sont majoritairement musulmans chiites (comme les Iraniens) alors qu'une grande partie de la population, au Yemen, est musulmane sunnite.

La guerre au Yémen a fait 100 000 morts, c'est un massacre.

Les affrontements entre les séparatistes et les forces gouvernementales - qui pendant des années se sont battus du même côté contre les Houthis - avaient fait craindre que le pays ne se sépare complètement.

Ce conflit a également révélé un fossé entre les alliés du Golfe, les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite.

En août, les séparatistes ont pris le contrôle d’Aden, qui est devenu la capitale du gouvernement assiégé depuis son éviction de Sanaa par les rebelles houthis en 2014.
L'accord, officiellement scellé lors d'une cérémonie de signature mardi à Riyadh, manque de précision, mais devrait instaurer un partage équilibré entre le gouvernement soutenu par l'ONU et dirigé par Abd Rabbu Mansour Hadi et le président du Conseil de transition du Sud, Aidarus al-Zoubaidi.

S'exprimant lors de la cérémonie de signature à Riyad, le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a qualifié cet accord de "journée joyeuse en Arabie alors que les deux parties se rapprochent".

Donald Trump, qui commente rarement la guerre civile au Yémen, a salué l'accord comme "un très bon début", les enjoignant à "travailler dur pour obtenir un accord final".

Les éléments de l'accord comprennent le retour du gouvernement soutenu par l'ONU dans la ville d'Aden dans les sept jours afin de réactiver les institutions de l'État. Les séparatistes ont également accepté de dissoudre leurs milices, qui seraient intégrées aux forces de Abd Rabbu Hadi dans les trois mois.

Le Conseil de transition du Sud (CTS) ou les séparatistes, aura le droit d'être pleinement représenté dans tout dialogue sur l'avenir du Yémen supervisé par l'envoyé spécial des Nations Unies, Martin Griffiths.

Griffiths a déclaré que l'accord était "une étape importante pour nos efforts collectifs pour faire avancer un règlement pacifique du conflit au Yémen. L'écoute des parties prenantes du sud est importante pour les efforts politiques visant à instaurer la paix dans le pays."

Griffiths avait tenu à éviter d'exclure les forces du Sud, car tout accord conclu sans leur inclusion risquait de s'effondrer. Mais les observateurs voudront savoir si l’alliance, si elle est valide, a pour véritable objectif un nouvel assaut militaire revigorant contre les positions des Houthis, ou plutôt des discussions de fond sur l’avenir du Yémen.

Signe des tensions autour de cet accord, une tentative d’assassinat a été lancée la semaine dernière contre les ministres de l’Intérieur et des Transports du Yémen dans la province méridionale de Shabwah, quelques heures à peine après la signature d’un accord initial entre les deux parties.

Au cours des dernières semaines, l’Arabie saoudite a renforcé sa présence militaire dans le sud du Yémen, notamment en transportant des troupes supplémentaires, des véhicules blindés, des chars et d’autres équipements militaires. Et depuis juillet, les Emirats Arabes Unis retirent leurs troupes du Yémen, laissant la coalition avec une présence terrestre affaiblie et moins d'options tactiques.

Les Yemenites du sud et du nord se serrent la main
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Mis en ligne : Samedi 9 Novembre 2019
 
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