Ecoles et séparatismes: l'urgence de la présidence française?

Yeshiva Beth Yossef
Yeshiva Beth Yossef

Le 2 octobre, Emmanuel Macron a prononcé un discours sur les séparatismes, qui soulève plus de questions qu’il n’apporte de réponses. Pour l’essentiel, son discours portait sur les risques de séparatismes, soulevés par les écoles musulmanes. Etonnant quand, pour citer Le Point : "Avec quelque 3000 élèves au total, cet enseignement confessionnel reste peu développé pour une population musulmane évaluée à cinq millions de personnes (pratiquants ou non).".

De plus, il n’est aucunement mentionné que les terroristes qui ont sévi sur le territoire français soient issus d’une école coranique. Vous savez ce que nous pensons des pseudo attentats commis en France, nous ne reviendrons pas là-dessus ici. Mais pourquoi Macron ne parle que de séparatisme islamiste alors que d’autres communautés créent leurs écoles, pourquoi ignorer un pan important de la population et toujours plus stigmatiser les Français de confession musulmane ?

Et pourquoi Emmanuel Macron nous parle d’une décision prise en 2018 de rendre obligatoire l’école publique dès l’âge de 3 ans et de limiter au maximum les conditions d’ouverture des écoles hors contrat – c’est-à-dire ni publiques ni privées sous contrat – si ce n’est pour l’effet d’annonce ?

Ecole musulmane
Ecole musulmane
Ecole primaire
Ecole primaire

Le discours d’Emmanuel Macron sur les séparatismes intervient dans un contexte où de plus en plus de parents veulent désinscrire leurs enfants des écoles classiques, musulmans ou pas. Les parents, musulmans ou non, perdent confiance dans l’Education Nationale. Il y a en France presque 10 000 écoles catholiques, environ 50 écoles musulmanes et 300 écoles juives. Qu’en est-il des yeshivot ? (pluriel de yeshiva, école d’enseignement religieux juif). Il serait intéressant de savoir pourquoi en région parisienne, de plus en plus de parents inscrivent leurs enfants dans des yeshivot ? Manquent-ils de confiance dans les écoles de la Nation ?

Ce phénomène n’importe-t-il pas pour celui qui se présente comme le président de tous les Français ? Et le fait de savoir que le mal-être peut atteindre, en toute discrétion, beaucoup plus de Français qu’il ne le pense ne semble pas plus l’inquiéter que cela. Fait intéressant, le Rassemblement National a applaudi le discours du président Macron, même s’il trouve qu’il ne va pas encore assez loin dans l’affront et la provocation vis-à-vis des musulmans.

Une école de plus en plus politisée

Si le niveau de neutralité de l’école républicaine était resté le même qu’il y a 20 ou 40 ans, beaucoup plus de parents ayant des idées politiques multiples, et de différentes confessions, inscriraient bien plus volontiers leurs enfants à l’école. Mais maintenant, l’école reflète davantage des idées politiques de la classe dominante, qu’elle ne prépare les jeunes individus à vivre selon les valeurs de la République française. Ainsi, les idées progressistes de la doxa imposent aux enfants des "cours" de sexualité pour leur apprendre à utiliser des objets de façon inappropriée, les professeurs donnent leur opinion politique et réagissent sur l’actualité, sans prendre de recul, aujourd’hui l’école veut imposer des valeurs qui ne sont plus compatibles avec de nombreuses religions, et bien sûr, cela concerne toutes les confessions.

Notons également que l’école républicaine n’est plus gratuite : il n’est pas rare de dépenser 400 ou 500 € pour une rentrée scolaire, alors même que la plupart des fournitures ne seront même pas utilisées. Prenons l’exemple d’une mère de famille musulmane qui doit scolariser un de ses enfants, elle a le choix entre l’école républicaine publique, obnubilée par la sensibilisation à ce qu’on considère comme des déviances sexuelles – sodomie, masturbation enfantine précoce, sexe oral, sensibilisation autour de l’homosexualité et des transgenres/trouble de l’identité – mettant en avant des idées progressistes, n’évoquant quasiment jamais le pays dont elle est originaire et discréditant toute religion, elle devra de plus débourser de fortes sommes pour éviter à son enfant d’être victime d’inégalité avec les autres élèves : fournitures scolaires, sorties, voyages, loteries, galas, assurance ; de l’autre côté, elle peut placer son enfant dans une école qui apprendra à l'élève les valeurs transmises par sa religion, la langue parlée par ses aïeux, permettra de respecter le développement de l’enfant dans son rapport à la sexualité, dans la façon de se tenir en société, et sera très peu onéreuse, voire vraiment gratuite. Si de plus, cette école est validée par l’Education Nationale permettant à son enfant de respecter les valeurs communes de la république et obtenir un diplôme reconnu par l’Etat, nous estimons que n’importe qui ferait le choix N°2 ! Quant à la difficulté que pourrait représenter ces écoles concernant le vivre ensemble, il est de toute façon expérimenté par les enfants en dehors de l’école. En conclusion, Monsieur Macron, vous devriez réviser votre copie, car les mesures annoncées sont purement inutiles et n’inciteront pas les gens à mieux vivre ensemble ! Ou bien, arrêtez toute hypocrisie et appliquez des règles identiques à toutes les formes de séparatismes.

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Mis en ligne : Samedi 3 Octobre 2020
 
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