Un ministère algérien interdit à son tour l'usage du français

Deux femmes algériennes discutent au balcon - 19ème siècle
Deux femmes algériennes discutent au balcon - 19ème siècle

La généralisation de la langue arabe est la priorité de certains secteurs d’activité algériens. Précédemment, le ministère de la Jeunesse et des Sports avait arrêté l'usage du français dans ses communications officielles. Désormais, c’est au tour du ministère de la Formation professionnelle d’appeler ses institutions à généraliser l’usage de la langue arabe, aussi bien dans l’enseignement que dans les correspondances émises par les départements du ministère.

Dans une note adressée aux cadres et directeurs des différents services et établissements qui relèvent du secteur, le ministère de la Formation professionnelle a imposé l’usage unique de la langue arabe. "Vous êtes priés de généraliser l’utilisation de l’arabe dans le domaine de l’enseignement au niveau des institutions de formation, ainsi que dans toutes les communications et courriers émanant des services du même département". Le Ministère explique cette disposition en se référant aux "principes de la Constitution algérienne". Il s’appuie sur l’article 3 qui stipule que "l’arabe est la langue nationale et officielle".

Désormais, l’usage du français est interdit dans le secteur de la formation et l’enseignement professionnel

Le communiqué a également indiqué que "le ministère attache une grande importance quant à l’application de cette mesure, dès le 1er novembre prochain". Il y a lieu de rappeler dans ce contexte que la volonté de généraliser la langue arabe dans les administrations publiques notamment, n’est pas un fait nouveau.

Le gouvernement n’a cessé de prôner l'usage de l'arabe afin de redonner à cette langue la place qu’elle "mérite", selon eux. Mais il n’y a pas que cette motivation! On y voit clairement une résolution à se détacher petit à petit, pour des considérations "politico-historiques", de l’usage de la langue française dans la société algérienne. Les gouvernants évoquent des motivations purement nationales, l’arabe étant la langue officielle du pays depuis son indépendance. Cependant, généraliser l’utilisation de l’arabe dans la gestion administrative suffira-t-il à balayer toute trace de la francophonie en Algérie! Pas si sûr, dans la mesure où, quoi qu’il arrive, la langue de Molière est enracinée dans notre culture.

De nombreux spécialistes et pédagogues qui se sont penchés sur cette question demeurent perplexes et doutent qu’il soit possible de remplacer complètement le français par l’arabe.

A l'université, l'enseignement de certaines matières en français sera peu à peu remplacé par un enseignement en anglais, langue internationale

Rappelons également que le ministère de l’Enseignement supérieur a décidé de remplacer progressivement l’enseignement des programmes en français par l’anglais dans les universités. Cela implique, d’après eux, une réadaptation totale du système éducatif alors que les étudiants algériens sont habitués à étudier en langue française. Et quand bien même les pédagogues atteignaient leurs objectifs, il faudra beaucoup de temps pour remplacer le français par l’anglais. D’aucuns estiment, par ailleurs, qu’actuellement, il y a d’autres priorités politiques.

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Mis en ligne : Mardi 26 Octobre 2021
 
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