Maquillage et soins égyptiens anciens

Beauté d'Egypte
Beauté d'Egypte

A l'époque des Pharaons, tous les Egyptiens se maquillaient. En outre, ils maitrisaient la technique de la saponification à partir de matières grasses. Pour fabriquer du savon, on utilise généralement des matières grasses et de la soude. On appelle saponification la transformation d'un corps gras en savon. Tous les habitants de l’Egypte avaient leurs recettes ; pas seulement les femmes ou les reines d'Egypte. Les hommes et les enfants, qu'ils fussent paysans ou pharaons, se maquillaient et se parfumaient avec un art rarement égalé pour l'époque.

Les produits de synthèse

A l'époque de l'Ancienne Egypte, le maquillage servait à la fois de soin et d'ornement : il était autant un produit de soin sensé préserver les yeux du vent sablonneux ou des conjonctivites, qu'un moyen de se faire beau ou belle ! Les analyses révèlent ainsi la présence dans les fards de fines poudres blanches issues de composés de plomb n'existant pas à l'état naturel (laurionite et phosgénite), ajoutées pour leurs vertus thérapeutiques. Des papyrus médicaux et des inscriptions décelées sur certains flacons recommandaient d'ailleurs leur usage en cas d'infection des yeux.

Les chimistes égyptiens connaissaient donc la technique des produits de synthèse, des produits proches de ceux que nous utilisons aujourd'hui. Quarante-neuf flacons et petits pots de fards à paupières en pierre dure, céramique, roseau ou bois, détenus par le Laboratoire des Musées de France, avait fait l'objet de recherches approfondies pendant près de trois ans.

Les flacons proviennent en majorité de l'expédition Bonaparte et sont dans un excellent état de conservation. Les échantillons analysés montrent que les trois quarts d'entre eux contiennent des éléments synthétiques, comme des onguents et des résidus de plomb. Les cosmétologues égyptiens savaient donc synthétiser ces produits, ce qui est confirmé par les textes de Dioscoride et de Pline l'Ancien.

Les habitants de l'Egypte ancienne avaient aussi leurs propres recettes. Les coutumes jouaient un rôle important dans l'art du maquillage et contrairement à ce que l'on pourrait croire, les Egyptiens ne se maquillaient pas tellement avec des couleurs vives, mais plutôt avec du vert, du noir, du blanc et du gris. Comme aujourd'hui, le maquillage, suivait la mode. Dans l'Ancien Empire (2600 à 2200 av JC), les yeux étaient ornés d'un épais trait vert ou d'un trait noir allongé vers la tempe. Plus tard, à l'époque de Toutankhamon, de Ramsès et de la reine Hatshepsout, le trait autour de l'oeil était fin et prolongé par un large bandeau parallèle à la ligne des sourcils.

Les techniques cosmétiques des anciens Egyptiens n'ont pas changé : en visitant des boutiques d'artisans locaux vous verrez qu'autant les composants cosmétiques que leurs contenants sont restés inchangés depuis des millénaires !

Le maquillage haut de gamme existait en Egypte ancienne

Les Egyptiens employaient des fards différents selon leur statut social. Les riches pouvaient s'offrir des produits de plus grande qualité comme le prouve un hiéroglyphe, répété quatre fois, découvert sur des pots à fards dans la tombe de Dame Touti, une belle courtisane égyptienne qui vécut il y a 3000 ans. Dame Touti a emporté dans l'au-delà ses cosmétiques et accessoires de beauté. Riche ou pauvre, chacun possédait de la poudre de galène, un basique indispensable dans sa trousse à maquillage, mais alors que le pauvre utilisait de simples bâtons en bois pour l'appliquer, le riche avait un instrument plus élaboré et conservait ses poudres dans des récipients en ivoire ou dans d'autres matériaux précieux. Pour leur voyage dans l'au-delà, les notables égyptiens emportaient leur palette de maquillage, leur trousse de toilette et tous les éléments nécessaires à la fabrication des fards.

Belle egyptienne
Belle egyptienne

Autre fait étonnant, les pourcentages de corps gras entrant dans la composition des fards étaient les mêmes que ceux utilisés par la cosmétologie moderne ! Les Egyptiens savaient également élaborer des textures différentes, poudre légère ou fard compact, en dosant les matières grasses. En broyant plus ou moins finement certains de leurs composants, ils pouvaient fabriquer des poudres brillantes ou au contraire, matifiantes. Comme quoi, les techniques de la matité et de la brillance ne datent pas d'hier !

Les Egyptiens utilisaient deux types de fards

Le Oudjou, un très beau fard fabriqué avec de la malachite verte (un minerai vert) issu du Sinaï. Le Sinaï et ses mines étaient, selon la croyance égyptienne ancienne, sous la domination spirituelle d'Hathor, déesse antique de la beauté, de la joie, de l'amour et de la féminité. On la surnommait d'ailleurs La Dame de Malachite. La malachite est une très belle pierre notamment utilisée dans la confection de bijoux et d'objets décoratifs.

Le Mesdemet, un minerai gris-foncé, fabriqué à base de sulfure d'antimoine ou de galène (sulfure de plomb). La galène se trouvait autour d'Aswan et sur la Côte rouge. On dit aussi qu'elle faisait partie des matériaux rapportés lors d'une célèbre expédition militaire de la Reine-Pharaon Hatshepsout au cours de laquelle des tribus asiatiques lui auraient offert le Mesdemet comme butin de guerre. On sait également que les poudres étaient mélangées à un composant d'origine animale, un onguent, qui permettait de faire adhérer les poudres à l’œil. Toutefois, la galène qui sert à fabriquer le khôl égyptien est très toxique. Son utilisation est encore aujourd'hui une source fréquente de saturnisme (maladie causée par l'intoxication du plomb).

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Mis en ligne : Samedi 29 Mars 2008
 
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